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Dynamiques paysagères et environnementales autour de l’étang l’abbaye de Paimpont (Morbihan) et de la Tourbière du Pâtis Vert, du Moyen Âge à nos jours

L’étude documentaire souhaitée par le Département de l’Ille-et-Vilaine s’inscrit dans une démarche globale de connaissance des usages historiques sur les milieux naturels, afin de pouvoir orienter les objectifs et actions de gestion en conséquence sur les espaces naturels que sont l’étang et les tourbières de l’Abbaye et du Pâtis Vert. Le service Patrimoine Naturel souhaitait ainsi bénéficier d’une approche historique, afin de l’intégrer dans cette démarche.

Après avoir analysé et confronté les sources qui nous permettent de comprendre les dynamiques paysagères à l’œuvre aux abords de l’Étang de l’Abbaye depuis la fin du Moyen Âge, il est possible de dire qu’un axe nord-sud semble se dessiner au cours du temps. Cet axe, qui coupe l’étang en deux parties à peu près égales, délimite deux domaines bien distincts : à l’est, la présence de l’abbaye a entraîné l’installation d’une clairière culturale, où se déploient des pratiques agricoles typiques de l’Occident depuis le Haut Moyen Âge au moins (polyculture vivrière, élevages). Avec les transformations du XIXe siècle, on voit progressivement se mettre en place et se fixer l’agglomération qui constitue aujourd’hui le bourg de Paimpont. À l’ouest de cet axe, en revanche, les parcelles sont depuis plusieurs siècles occupées par des bois et des landes. L’absence d’installation d’habitation dans ces espaces et leur fréquentation moindre par l’homme, doit vraisemblablement expliquer la plus grande concentration d’espèces végétales à enjeux de conservation108 (doc. 18). Ainsi, la proportion de 30 à 50 % de couvert forestier dans le paysage paimpontais que mettent en évidence Jean-Charles Oillic et Aurélie Reinbold pour l’époque moderne, semble tout à fait valable encore aujourd’hui pour les abords de l’Étang de l’Abbaye : la moitié ouest est couverte de bois tandis que la moitié est offre un paysage plus ouvert et anthropisé.

Les usages semblent relativement stables depuis la fin du Moyen Âge : l’agriculture et la sylviculture occupent encore une place non négligeable dans le paysage. Avec l’avènement du tourisme, aux usages utilitaires et économiques de l’étang (forges, pêche, moulins) ont succédé des usages touristiques et ludiques (canoë, sentier pédestre).

Les principales modifications paysagères interviennent après la Période Révolutionnaire : la densification urbaine permise par la suppression de l’abbaye et la dislocation de son patrimoine immobilier et foncier amènent la création d’un centre urbain dans le courant du XXe siècle. Si les pratiques agricoles semblent s’inscrire globalement dans le temps long, certaines modifications peuvent avoir un impact durable sur la biodiversité. Ainsi, le développement de pins spontanés dans la tourbière à l’ouest de l’Étang de l’Abbaye, entraînant un assèchement du milieu, s’explique en fait par l’introduction des pins au début du XIXe siècle, dans l’objectif de faire reculer la lande, notamment celle immédiatement au nord de l’étang, et donc diminuer les espaces où pouvaient s’exercer les droits traditionnels liés à la fauche des bruyères et autres végétaux à litière par les habitants de la forêt. Ce faisant, les Paimpontais désinvestissent progressivement la forêt et succombent aux contraintes que les propriétaires des Forges ont su faire peser sur les droits d’usages forestiers traditionnels. Ceux-ci disparaissent progressivement dès la fin du XIXe siècle.

La présence spirituelle (abbaye, Grotte Notre-Dame) est, quant à elle, toujours significative, malgré les fortes évolutions en matière de pratique religieuse depuis le XIXe siècle. Dans la seconde moitié du XXe siècle, l’attractivité touristique de Paimpont se renforce et tire avantageusement parti, d’ailleurs, de ses racines spirituelles, où le néo-druidisme et l’imaginaire arthurien ont désormais largement supplanté les pèlerinages chrétiens.

Chronique radiophonique

Depuis le début de l’année 2022/2023, nous avons le plaisir et l’honneur d’animer la chronique « Je demande l’Histoire », sur Radio Bro Gwened, aux côtés de Jeanne Chevrel.

Si vous souhaitez redécouvrir en 4 minutes les grandes dates de l’histoire de Bretagne, de France et d’Europe, alors rendez-vous chaque semaine pour un nouvel épisode et en réécoute ICI !

Une fondation romane en Morbihan : la chapelle Sainte-Croix de Josselin

Au printemps et à l’été 2022, nous avons réalisé, à la demande de la municipalité de Josselin et sur la sollicitation du cabinet Devernay Architectes, une étude sur la chapelle Sainte-Croix de Josselin. Grâce à l’analyse des sources écrites et à l’observation du bâti encore en élévation, on peut établir le phasage de la chapelle Sainte-Croix, autrefois église priorale et paroissiale, en 5 temps :

  • Les vestiges romans conservés (essentiellement la partie nord-occidentale de la nef) peuvent tout à fait correspondre au XIe siècle et peuvent être regardés comme des éléments présents dès la première construction de l’édifice. Il ne faut pas exclure la possibilité de reprises de l’édifice au XIIe siècle. En l’absence de sources documentaire, seule une étude approfondie d’archéologie du bâti permettrait, à ce stade, d’avoir une vision plus fine du phasage du Moyen Âge central.
  • À la fin du Moyen Âge, peut-être en raison de l’état de dégradation du bâtiment et d’une déperdition de population dans la paroisse Sainte-Croix (peu défendue car hors-les-murs), l’église Sainte-Croix semble avoir été amputée de son chœur et de son transept roman, simplement remplacés par un chevet plat érigé au niveau de l’arc diaphragme séparant autrefois la nef du chœur. C’est aussi l’occasion d’une reprise de la charpente, qui est à nouveau changée au XVIe siècle, sur les trois quarts occidentaux de la nef. C’est à cette période que l’église semble devenir paroissiale en plus de priorale, correspondant donc à une modification importante des usages affectés à l’édifice. Il s’agit également de la sortie de la Guerre de Cent Ans, période de destruction qui a motivé de nombreuses reconstructions aux XVe-XVIe siècles notamment.
  • Il faut ensuite attendre le XVIIIe siècle pour que l’église change à nouveau de visage. En 1736, le pignon occidental est refait et l’année 1761 est marquée par d’importants travaux, notamment au niveau de la tour, de la chapelle latérale Saint-Mathurin et par l’installation d’un pavage couvrant l’ensemble de l’espace intérieur de l’église.
  • Les millésimes du XIXe siècle attestent de divers travaux d’entretien, a priori relativement localisés, mais sur lesquels les sources d’archives sont peu loquaces.

Enfin, en 1944, une partie du mur nord, entre le chœur et la tour, est entièrement reconstruite et assise sur une semelle en béton armée afin d’éviter tout nouveau désordre architectonique à cet endroit.

Une nouvelle aventure : le mécénat de compétences

En 2022, Études Historiques se lance dans une nouvelle aventure : le mécénat de compétences ! Kézako ?

Notre première convention de mécénat de compétences

Le mécénat de compétences est un don en nature, de force de travail et de compétences professionnelles. Concrètement, il s’agit de réaliser, au profit d’un organisme d’intérêt général, une prestation qui ne sera pas rémunérée mais fera l’objet d’une convention de mécénat et sera valorisée dans les comptabilités de l’entreprise (don) et de l’organisme d’intérêt général (autofinancement) concernés.

Compte tenu de la conjoncture actuelle, nous souhaitons que le patrimoine, l’histoire et, d’une manière générale, la recherche scientifique ne passe pas à l’arrière-plan. Nous souhaitons soutenir les associations partageant les mêmes valeurs que nous, de partage des connaissances dans les domaines de l’histoire, de l’archéologie, du patrimoine et de la généalogie et d’excellence de la recherche dans ces domaines.

Le clocher tors de Verchin (Pas-de-Calais)

C’est le projet du Comité d’Histoire du Haut-Pays (Fauquembergues, Pas-de-Calais) qui a été choisi en 2022. L’action de mécénat a consisté en la réalisation d’une étude monumentale de l’église à clocher tors de Verchin (Pas-de-Calais), dans le cadre de la création d’une brochure destiné à retracer l’histoire de cet édifice remarquable.

Nous vous donnons rendez-vous au dernier trimestre 2022 pour le lancement de l’appel à projets 2023 !

Pour en savoir plus : https://www.economie.gouv.fr/files/Guide-pratique-mecenat-competences-novembre2021.pdf

Chapelle Saint-Laurent de Lannourec, à Goulien (29)

Nous avons été contactés en juin 2021 par le cabinet Devernay Architectes afin de réaliser une recherche documentaire sur la chapelle Saint-Laurent de Lannourec, en Goulien (Finistère), qui devait faire l’objet de travaux de restauration ultérieurs. S’agissant  de ce type d’édifice de culte secondaire, les recherches sont à mener en séries G et V des Archives départementales. Les informations ainsi retrouvées ont été avantageusement complétées par les archives communales de Goulien et le dossier de protection au titre des Monuments Historiques concernant la chapelle, conservé au Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine du Finistère. Ces données bibliographiques et d’archives ont été mises en parallèle d’une analyse monumentale réalisée sur le terrain.

L’objectif de cette démarche était de déterminer les principales phases de l’évolution architecturale du bâtiment et de les circonscrire dans le temps. Les données recueillies permettent également de comprendre l’importance de la chapelle Saint-Laurent de Lannourec dans la construction du territoire à l’échelle de la paroisse puis commune de Goulien.

Car, si aujourd’hui la chapelle de Lannourec se présente comme un édifice de culte secondaire, relativement isolé, comme il en existe de nombreux autres en Bretagne, plusieurs indices documentaires laissent présager qu’il n’en a pas toujours été ainsi et que ce bâtiment a pu, à une période ancienne et malheureusement non renseignée par les textes, faire office d’église conventuelle ou paroissiale. Cette idée est soutenue par la présence d’une maison presbytérale à Lannourec à la  fin du XVIe siècle et incite à émettre l’hypothèse que ce village ait pu être, sans doute dès le milieu du Moyen Âge au moins, un ancien pôle paroissial qui aurait progressivement fusionné avec Goulien. Les textes montrent aussi que le village était plus importants au cours de l’époque moderne (peut-être l’était-il encore plus au Moyen Âge ?) et qu’à la chapelle faisait écho d’anciens bâtiments seigneuriaux aujourd’hui disparus. Tous ces éléments plaident en faveur du rôle structurant du village de Lannourec au Moyen Âge et au début de l’époque moderne.

Aujourd’hui, la chapelle Saint-Laurent de Lannourec est un édifice d’autant plus remarquable qu’elle semble avoir fait l’objet de relativement peu de transformations au cours du temps. Ainsi, après sa (re)construction aux environs du XVe siècle,  le bâtiment ne connaît qu’une transformation majeure, qui est l’adjonction de la sacristie, au nord du chœur, dans le second tiers du XVIIe siècle vraisemblablement. Il ne faut pas exclure l’idée que la construction de la chapelle ait pu prendre plusieurs décennies, en raison notamment du contexte de la Guerre de Cent Ans, qui a pu ralentir les travaux. Ceci pourrait d’ailleurs expliquer pourquoi des caractères architecturaux des XIVe-XVe siècles côtoient des éléments davantage attribuables au début du XVIe siècle. Le reste de son histoire semble relativement paisible et rythmé par des travaux d’entretien réguliers. La documentation du XIXe et du XXe siècle, relativement précise et bien conservée, n’évoque que des travaux d’entretien, ce qui conforte également l’idée d’homogénéité de l’ensemble.

Le site de « Motten Morvan » à Saint-Aignan (56) : synthèse des résultats de la campagne archéologique 2021

En 2021, la stratégie adoptée consistait à ouvrir une unique aire de fouille dans la partie identifiée comme étant la plus ancienne du site, à savoir l’enceinte. Le parti a également été pris d’implanter l’aire de fouille 2021 dans la continuité du sondage 3 de 2020, afin d’essayer de percevoir en entier les ensembles partiellement détectées lors de la première campagne. Une aire de fouille de 190 m² a ainsi été implantée dans l’angle nord de l’enceinte. En raison du boisement, des nécessités liées à la gestion des terres et de la présence de ruches, l’aire de fouilles 2021 à une forme asymétrique, légèrement en L.

La fouille archéologique menée en 2021 confirme la densité de l’occupation dans l’enceinte du site fortifié du Corboulo, qui avait déjà été pressentie à l’occasion des sondages de 2020. Outre leur nombre, il faut aussi souligner la variété des structures qui correspondent sans doute à la coexistence de diverses fonctions sur le site.

Le mobilier, comme en 2020, reste peu abondant, mais il convient de souligner l’importance du domaine équestre, qui confirme le caractère élitaire, sinon militaire, de l’endroit. La synthèse des datations par radiocarbone obtenues en 2020 et 2021 permet de préciser la chronologie de l’occupation du site : l’ensemble des datations obtenues convergent ainsi vers la période 900-1050.

Le rapport de fouilles est téléchargeable ici.

Généalogie nobiliaire et héraldique : le rôle de l’historien

Il m’arrive fréquemment d’être sollicité par des familles se revendiquant comme noble et cherchant à étayer leur noblesse par des titres.
Si c’est chose facile pour les familles aristocratiques, lorsque l’on entre dans la moyenne et la petite noblesse la tâche peut s’avérer plus ardue : les généalogies sont moins connues, les documents prouvant la noblesse éparpillés dans plusieurs dépôts d’archives, il y a donc un important travail de recherche à fournir.

Article à télécharger au format pdf.

La fortification carolingienne du Corboulo (Saint-Aignan, Morbihan)

Dans son état actuel, le site du Corboulo se présente sous la forme d’une fortification fossoyé associant deux espaces distincts : au nord se développe une enceinte formant un L d’environ 40 m par 50 m, défendue par de puissants talus conservés sur environ 4 m de hauteur et des fossés. Au sud de l’enceinte se trouve une motte de forme quadrangulaire conservée sur 5 à 7 m de hauteur. La circonférence à la base du tertre est d’environ 25 à 30 m, tandis qu’à son sommet, la plateforme à un côté de 10 m. L’ensemble est bien conservé, si ce n’est la partie sud de l’enceinte, qui semble avoir été arasée à des fins agricoles (mise en culture de l’intérieur de l’enceinte).

Cet ensemble remarquable a été inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté en date du 28 novembre 1995, avec une série d’autres sites du même type, mais il fait l’objet de l’attention des érudits depuis le début du XIXe siècle. Bien que pour ce dernier le caractère castral du site du Corboulo ne fasse aucun doute, l’érudit Paul Aveneau de la Grancière, qui initie des fouilles archéologiques sur le site en 1902, pense fouiller un tumulus. Déçu par sa trouvaille médiévale, le compte-rendu qu’il fait de sa fouille, qui confirme d’ailleurs des interventions antérieures déjà évoquées par François-Marie Cayot-Délandre, tient en quelques lignes dans l’un des Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan de 1902 : « On l’a fouillé, assure-t-on, et on y a trouvé des maçonneries en grand appareil. Les recherches que nous y avons faites nous-mêmes nous ont fait reconnaître également les fondations importantes qui prouvent surabondamment qu’elles servaient de base à un donjon remontant au Moyen Âge. Les quelques débris de poteries, les cendres, les charbons, les déchets de cuisine recueillis en témoignent ».

Les traditions orales prêtent de nombreuses origines au site du Corboulo. On l’a vu avec François-Marie Cayot-Délandre, le site est parfois attribué aux Templiers (les « moines rouges »), or aucun document conservé dans le fond du Grand Prieuré d’Aquitaine (dont dépendait les commanderies bretonnes), ne permet d’accorder quelque crédit à cette tradition. Pour Paul Aveneau de la Grancière, le site était un tumulus et cette tradition subsiste encore aujourd’hui dans une frange de la population ayant connaissance de l’existence du site du Corboulo. Pour d’autres, l’ensemble est le vestige d’une ancienne mine d’or gauloise. S’il est vrai que le Blavet est faiblement aurifère, il n’en est pas moins vrai qu’aucune mine d’or n’est connue pour le Corboulo. Enfin, le toponyme traditionnel de Motten Morvan conféré au site est souvent associé, par un certain nombre de locaux, à la résidence du roi breton Morvan, dont la présence est attestée en Centre Bretagne au début du IXe siècle. Il est difficile de corroborer cette hypothèse de travail à l’heure actuelle, même si une partie des données archéologiques recueillies va dans le sens d’un fonctionnement du site au cours de la période carolingienne. Par ailleurs, François-Marie Cayot-Délandre récuse toutefois cette assertion en affirmant que le Morvan du toponyme n’était en fait que le patronyme d’anciens propriétaires de la motte.

À l’issue de cette première campagne de fouilles archéologiques programmée sur le site fortifié du Corboulo, il apparaît nécessaire de reconsidérer les datations et les interprétations habituellement retenues.

Les données issues de la fouille montrent que le site était originellement une enceinte défendue par un fossé et deux talus, dont l’un au moins était probablement maçonné. L’ensemble a visiblement été érigé entre la fin du VIIIe et le début du IXe siècle. Le rare mobilier archéologique découvert dans le secteur 3 laisse supposer une occupation aristocratique d’assez haut niveau.

Photogrammétrie du sondage réalisé dans le fossé de l’enceinte carolingienne. Celle-ci était protégée par un double talus avec un fossé. Les blocs dans le fond du fossé correspondent sans doute à une ancienne maçonnerie de confortement du sommet du talus (réal. V. Leman et C. Le Guédard, 2020).

Motten Morvan semble avoir ensuite été restructuré vers l’An Mil, avec l’érection d’une motte. Il demeure toutefois difficile, à ce stade des recherches, de comprendre les raisons de la réutilisation du site et de préciser l’impact de la réoccupation sur les vestiges carolingiens. La réoccupation des Xe-XIe siècles semble avoir été très ténue, en dehors de l’installation de la motte, qui change profondément le faciès de la fortification. Le site du Corboulo apparaît ainsi bien plus complexe qu’il n’était attendu de prime abord et, en tout état de cause, l’archéologie révèle une histoire très différente de celle véhiculée par les traditions orales, par les érudits et même par les chercheurs plus récents. Malgré ces avancées, nous sommes actuellement loin d’avoir compris le fonctionnement du site, et en particulier l’organisation des circulations, au cours des 2 phases identifiées à ce jour.

Alignement de trous de poteaux et d’une tranchée de sablière basse, témoignant de la présence d’un ancien édifice carolingien en bois à cet endroit (cliché : V. Leman, 2020).

Rapport complet, disponible ICI.

N’hésitez pas à nous contacter si vous aussi vous souhaitez réaliser des recherches archéologiques sur votre site / bâtiment ancien !

Historien & archéologue : entre synergie et complémentarité

Nous avons eu la chance de travailler sur le siège du camp de Beugy, un campement médiéval, en vue d’accompagner les fouilles archéologiques.
Le métier d’historien est fantastique car il permet de plonger dans l’histoire à la recherche de ses secrets…il se trouve que le camp de Beugy ne nous a pas déçus…

Découvrons les mystères du Camp de Beugy !

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Le site du « Camp de la Motte », appelé aussi « Camp de Beugy » ou « Camp des Anglais», serait une fortification construite par Guillaume le Conquérant lors du siège du château  de Sainte-Suzanne au début des années 1080.

Depuis 2010, un groupe de travail s’est constitué et une étude complète de ce site s’est engagée.
Dans le cadre des recherches, les archéologues retrouvaient des formes ovales taillées dans les rochers. Le camp de Beugy ayant été un campement de siège du Moyen Âge, nous nous attendions à des tentes mais, des recherches iconographiques ont été réalisées.
Celles-ci nous ont permis de faire une découverte majeure. En mettant en parallèle plusieurs documents, il s’est avéré qu’il n’y avait pas assez de tentes pour les soldats, et  qu’ils se fabriquaient eux-même des cabanes en branchages. Les formes ovales étaient donc l’emprise de la cabane au sol !

Il y a peu de fouilles archéologiques sur les campements de sièges médiévaux, ces recherches ont constitué une opportunité exceptionnelle pour découvrir ces éléments historiques au cœur de la vie d’un campement du Moyen Âge.

Les recherches réalisées par l’historien sont venues enrichir le travail de terrain des archéologues.

Les travaux des archéologues et des historiens sont éminemment complémentaires : les premiers font l’étude sur le terrain,tandis que les seconds nourrissent et éclairent ce travail.